cap vers lyon

CAP VERS LYON

À l'issue des sélections régionales des 46ème Olympiades des métiers, 9 apprentis du Bâtiment CFA Normandie se sont qualifiés pour participer aux épreuves nationales prévues à Lyon en octobre prochain. Retour sur deux journées d'une belle aventure professionnelle et humaine.

Applaudi-e-s, celles et ceux qui sont monté-e-s sur le podium, samedi 8 février à Rouen, ont récolté les fruits de leur travail et de leur détermination. Dans toutes les disciplines, les épreuves étaient compliquées et les candidates et candidats qui s’étaient entraîné-e-s ont creusé l’écart.

« Il y a une logique pour faire les tracés, posé les colliers et voir l’installation à réaliser se dessiner », analysait en début d’épreuve Régis Bergo, formateur installation sanitaire et thermique à Evreux. Pas toujours facile pour ceux qui débutent… « Ceux qui se sont préparés ont su visualiser le patron de toutes les pièces à découper, donnait par exemple David Godefroy, formateur en couverture à l’espace Lanfry. Cela leur a permis de bien les répartir sur les deux feuilles de cuivre qu’ils avaient. » Un réel atout.

Mais, au-delà des lauréats, 100% des participant-e-s ont pleinement tiré profit de cette compétition. Capacité de concentration, organisation, gestion du stress et du temps : concourir pour les sélections régionales constitue en soi un véritable défi. « On voit tout de suite que certains candidats doivent progresser dans la façon d’organiser leur espace, notait Hervé Dubosq, formateur en peinture au CFA de Caen. C’est important qu’ils apprennent. »

Important aussi de savoir canaliser le stress : « Ils se mettent sous pression, regrettait David Godefroy, dont un candidat a abandonné avant le début des épreuves. Il ne faut pas qu’ils se découragent. » Convaincu qu’il faut participer plusieurs fois pour être en mesure de gérer ses émotions et de donner le meilleur de soi-même, Henri Chinault, formateur au CFA du Havre, a pris le parti de présenter non seulement un candidat déjà rodé à l’épreuve, mais aussi trois jeunes « poulains » prometteurs. « En présentant des jeunes de 16 ans, je me projette pour dans deux ans, voire même quatre », confie Henri Chinault, qui consacre des heures à entraîner et motiver ses apprentis. « En participant, ils apprennent à gérer la pression, ils voient comment ça se passe… ce sera toujours ça d’appris pour la prochaine fois ! surenchérit Yohann Masurier, formateur en métallerie à Rouen. C’est aussi comme ça qu’ils deviennent compétiteurs ! » « La première participation est impressionnante, confiait de son côté Yannick Pottier, le père d’un candidat en métallerie. Mais je sais que Maxence fera mieux la prochaine fois. Je suis déjà très fier de lui, pour quelqu’un qui débute ! »

Sans compter que la valeur n’attend pas toujours le nombre des années et que le palmarès a pu réserver des surprises. En témoignage le premier prix de carrelage arraché (à 3 points près il est vrai !) par le jeune Romuald L’Hermitte, tout récemment entré en CAP complémentaire de carrelage à Rouen. Avant même de connaître les résultats, son formateur au CFA de Rouen, Bruno Buray, s’était dit impressionné par « la précision de ses gestes et de ses coupes et par sa capacité à écouter et tenir compte des conseils. » Écoute et confiance entre apprentis et formateurs, c’est sans doute l’une des principales clés du succès. Une leçon à méditer pour les lauréats régionaux qui mettent aujourd’hui le cap sur Lyon, où se dérouleront en octobre prochain les épreuves nationales des Olympiades des métiers.